Études & Opinions - Auto-entrepreneurs du nettoyage7 min de lecturePublié le 6 octobre 2025

Point de vue Galognese : Le prélèvement à la source transforme les auto-entrepreneurs en salariés déguisés

Derrière la promesse de simplification, l'Urssaf installe un dispositif qui confie aux plateformes le contrôle du revenu, des cotisations et de la visibilité des auto-entrepreneurs du nettoyage.

Ce qui change

Les plateformes prélèvent les cotisations à la source et deviennent les guichets sociaux du secteur.

Impact immédiat

La relation économique se rapproche d'un lien salarial, sans les protections et obligations associées.

Enjeu clé

Reconstruire une culture de l'autonomie : prospection directe, visibilité locale, maîtrise des outils.

Le contexte

L'Urssaf a annoncé la mise en place progressive, dès 2026, du prélèvement à la source des cotisations sociales par les plateformes numériques. Concrètement, cela signifie qu'un nombre croissant d'auto-entrepreneurs verront leurs cotisations directement collectées par les plateformes via lesquelles ils exercent leur activité (Wecasa, Uber Eats, StaffMe, etc.).

Présenté comme une simplification, ce dispositif change pourtant profondément la nature du travail indépendant.

Pour la première fois, le modèle économique des plateformes s'étend au champ fiscal : elles ne sont plus seulement des intermédiaires commerciaux, mais des collecteurs officiels de cotisations sociales.

Une simplification qui change tout

En apparence, tout semble logique : les plateformes prélèvent les cotisations, les reversent à l'Urssaf, et l'auto-entrepreneur n'a plus à se soucier de la déclaration de chiffre d'affaires. Mais derrière cette apparente facilité se cache une re-salariatisation silencieuse.

Celui qui contrôle ton flux de revenus, ton calendrier et maintenant le paiement de tes cotisations sociales, ce n'est plus toi - c'est la plateforme.
Les plateformes deviennent des employeurs de fait, sans les obligations sociales ni les protections associées. Elles décident de ton volume d'activité, gèrent ta rémunération nette, et désormais contrôlent le volet fiscal.

À ce stade, la différence entre un "auto-entrepreneur sur plateforme" et un salarié précaire devient presque théorique.

Pour reprendre la main sur tes prix et ta facturation, appuie-toi sur notre guide tarifs auto-entrepreneurs.

L'illusion de l'indépendance

Ce dispositif confirme une tendance que nous observons depuis des mois chez Galognese : la majorité des indépendants travaillant via des plateformes ne sont pas réellement autonomes.

Ils ne prospectent pas, ne créent pas leur visibilité locale, ne gèrent pas leur clientèle. Ils attendent qu'une application leur "donne du travail". Ce n'est plus de l'entrepreneuriat, c'est une externalisation de la subordination.

Le prélèvement à la source ne fera qu'ancrer cette dépendance encore plus profondément.

Une fracture numérique accentuée par le prélèvement à la source

Ce que nous observons chez Galognese renforce l'analyse : la plupart des auto-entrepreneurs dépendants des plateformes ne maîtrisent pas les fondamentaux numériques et administratifs.

Ils laissent la plateforme rédiger leurs descriptions, gérer leurs messages, choisir leurs photos et corriger leurs formulaires. Autrement dit, ils n'ont ni les outils ni la culture pour reprendre la main.

  • Messages d'inscription incomplets ou illisibles dès qu'il faut répondre à un client hors application.
  • Adresses e-mail défectueuses, voire inexistantes : la plateforme reste l'unique canal de contact.
  • Incapacité à gérer une simple page de présentation, une photo de profil ou un formulaire de prospection autonome.

Dans ce contexte, confier aussi la collecte des cotisations aux plateformes verrouille le système : ceux qui ne maîtrisent pas ces compétences resteront prisonniers, sans alternative pour facturer seul, négocier leurs tarifs ou gérer leur fiscalité. Le prélèvement à la source ne simplifie pas leur quotidien, il officialise leur dépendance.

Un modèle à deux vitesses

Nous voyons émerger deux France du nettoyage :

Plateformes

Exécutants totalement dépendants, dont les cotisations, clients et visibilité sont pilotés par des intermédiaires.

Vrais indépendants

Professionnels capables de se positionner localement, d'investir dans leur image, de communiquer et de piloter l'intégralité de leur activité.

Le futur appartiendra à la deuxième catégorie. Les premiers, eux, resteront dans une précarité perpétuelle - administrativement indépendants, économiquement dépendants.

La position de Galognese

Galognese a été créée précisément pour rompre cette dépendance. Notre mission est de redonner le contrôle aux vrais indépendants du nettoyage - pas de les remettre sous tutelle.

Nous refusons le modèle où les plateformes deviennent les "nouveaux employeurs cachés". Nous défendons un modèle fondé sur la visibilité directe, la liberté tarifaire et la responsabilité entrepreneuriale.

Ce que l'Urssaf appelle "simplification" est en réalité une standardisation du contrôle. Et tout contrôle tue l'indépendance.

Envie d'un modèle sans tutelle ? Découvrez comment Galognese fonctionne ou échangez directement avec nous.

Conclusion

Le prélèvement à la source marque un tournant politique : les plateformes deviennent les nouveaux guichets du social, et les auto-entrepreneurs leurs fournisseurs captifs.

Le véritable enjeu pour 2026-2027 ne sera pas technique, mais culturel : retrouver la culture de l'autonomie, de la rigueur et de la responsabilité.

Tant que les indépendants délégueront leur visibilité, leurs clients et désormais leurs cotisations à des intermédiaires, ils ne seront jamais vraiment indépendants.

Le plan d'action Galognese

Accompagner les indépendants vers plus d'autonomie commerciale : contenus pédagogiques, outils de prospection locale, coaching sur la prise de parole et les fondamentaux numériques.

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